Livres

Le chant du limon
En réaction à la conception traditionnelle de l’apocalypse, qui signifie littéralement « sous le voile », François Baril Pelletier dans ce recueil pose un regard neuf sur le monde où misère, détresse et joie sont des éléments au même titre que la roche et l’eau. Le chant du limon, après Les trésors tamisés, finaliste au Prix du Gouverneur général 2015, et Dans le mortel palace, se veut la conclusion limpide d’une ode magistrale à la beauté : un recueil imbibé de ciel qui chante la terre.
La couronne un jour se posera sur nos tempes L’oiseau blanc se tiendra sur notre poing refermé

Poupée de rouille
Du fond de son cachot, Marie-Josephte Corriveau, dite « la Corriveau », attend la mort et se remémore les évènements qui l’ont menée à sa perte, notamment sa rencontre ardente avec Louis-Étienne Dodier, son second mari, et les circonstances nébuleuses du décès de celui-ci.
Fasciné par les laissés-pour-compte de l’Histoire, David Ménard revisite en poésie le mythe de cette sorcière du folklore canadien et lui insuffle humanité et passion pour en faire un personnage d’une étonnante modernité.
Finaliste - Prix Trillium 2019

À la merci de l’étoile
Infime poussière d’étoile perdue parmi les galaxies, l’humain s’agite pourtant dans l’illusion d’être le centre du monde. Mais ses rêves les plus fous ne sont que feux de paille et étincelles dans la fournaise des constellations fulgurantes.
Finaliste - Prix Trillium 2019

Magalie au camp
Dans ce nouveau tome de la série, Magalie et ses amis William, Coralie et Sam, participent à un camp d’été. La curiosité légendaire de Magalie est piquée lorsqu’elle surprend deux moniteurs comploter, lui semble-t-elle. William et elle en viennent à la conclusion que ces jeunes gens organisent une chasse au trésor en utilisant des homophones comme indices. L’activité ultime organisée par le camp est une nuit passée à la belle étoile. Au petit matin, Magalie ne retrouve plus Coralie et part à la recherche de son amie avec les autres. Elle aperçoit un des moniteurs qui croitelle, met en place les derniers indices pour une chasse au trésor. Il ne lui en faut pas plus pour épier le moniteur et ce faisant, aboutit dans un endroit pour le moins inusité où elle se fait séquestrer par un colosse à l’air menaçant. Quand elle tente de se sauver, Magalie est plutôt enfermée dans une cage à chiots. S’en sortira-t-elle vivante ? Et qu’est-il advenu de Coralie ?

Fragments de ciels
Tiraillé par un passé où il a été traumatisé par l’homophobie, l’addiction et l’indifférence d’une société matérialiste, il s’échappe grâce à la poésie. L’œuvre voyage dans les ruminations de l’adulte au présent qui cherche l’absolution de l’adolescent fou qu’il a déjà été. Surtout, le jeune homme tente de réconcilier son présent avec son passé, afin de pouvoir embrasser pleinement sa liberté d’expression et accepter la nature éphémère de l’existence. Il examine les limites du langage, de l’identité, et surtout, de l’Amour.

Des nouvelles de Cap Maillant
Des nouvelles de Cap Maillant propose onze histoires fascinantes. Il s’en passe des choses dans un village ! Histoires d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieux, d’animaux, élégamment écrites et bien ficelées par Claudine Ducasse. L’auteure raconte la réalité en utilisant la fiction et le fantastique, qui ouvrent les portes toutes grandes sur un monde insoupçonné. Il ne faut surtout pas se fier à l’image de carte postale qu’un village semble donner.
Les courts textes de Claudine Ducasse permettent de croiser des espaces parfois menaçants, souvent pleins de sourires. Chose certaine, on y va de surprise en surprise.
Des nouvelles de Cap Maillant est un beau recueil où se déploie l’humanité avec ses travers et ses qualités. Certes une lecture captivante pour toute personne avide de beauté et de petits bonheurs.

Mon meilleur ami, mon confident
Après Aurélie Laflamme et Léa Olivier, faites la connaissance d’Alena Hill, une adolescente colorée et attachante !
Alena habite à San Francisco. Ses parents l’envoient terminer son secondaire à New York, chez sa grand-mère Lexie, afin de lui faire vivre de nouvelles expériences. Là-bas, la jeune fille revoit Lucas, un ami d’enfance établi dans la Grosse Pomme depuis quelques années. Il lui fait découvrir la ville et leur complicité renaît, avec la même intensité. Lors de la rentrée, Alena se lie d’amitié avec un groupe de filles et ne passe pas inaperçue aux yeux d’Austin, capitaine de l’équipe de football de l’école. Bien qu’elle reçoive des lettres anonymes l’avertissant de ne pas fréquenter ce garçon, elle tombe sous son charme…
Qui de mieux placé qu’une adolescente pour parler des émotions contradictoires qui troublent le cœur des jeunes ? Dans le roman Mon meilleur ami, mon confident, Rachel Cameron, âgée de seulement 18 ans, traite d’amitié et d’amour avec réalisme, humour et sensibilité. Tumultes et premiers frissons sont au rendez-vous dans cette aventure trépidante au cœur de Manhattan.

Requiem pour une muse perdue
Êtes-vous de ces lecteurs qui croient qu’il faut deux ingrédients pour ficeler un bon roman : une histoire incroyable et un style unique ? Si oui, ouvrez Requiem pour une muse perdue, et vous serez agréablement servi.
Désirant explorer des territoires encore vierges, Sun-ève part à 20 ans étudier en France, accompagnée de son copain. Sauf que ce n’est pas sur les bancs d’école qu’elle use ses sens, mais auprès des Roms, en marge de Strasbourg. Ses rencontres avec l’étrange, où se glisse en catimini une folie insidieuse causée par l’appétit sexuel insatiable de Méliès, un Gitan rencontré au détour du hasard à la bibliothèque urbaine, se multiplient. Elles prennent une ampleur disproportionnée, difficile à gérer pour tout cerveau humain, aussi brillant soit-il. Diagnostiquée schizophrène, Sun-ève a mal à son hiver intérieur.
Soutenu par une écriture à quatre mains qui rappelle les plus belles pages de Boris Vian, Requiem pour une muse perdue est un cri de chair qui contamine même les plus insensibles à la poésie des écorchés vifs de la vie, les marginaux et les artistes qu’on a capturés vifs pour en faire de la pâture à fabrique de zombies dans un enfer masqué de blanc.
À vous de croire maintenant que l’amour et la mort sont les deux faces d’un même miroir et qu’il n’y a que la folie qui les sépare.

À l’ombre des érables et des palmiers
Le très beau recueil de nouvelles À l’ombre des érables et des palmiers ne laissera personne indifférent. Guy Bélizaire nous livre 14 histoires passionnantes et parfois dérangeantes. Si la vie des expatriés haïtiens n’est pas toujours rose dans leur pays d’accueil, que dire de l’existence de leurs compatriotes en Haïti ! L’auteur connaît bien la réalité.
Avec une écriture fluide et juste, Guy Bélizaire nous conduit sur le chemin des péripéties que parcourent les Haïtiens, tant chez eux que dans leur pays d’adoption. Il s’agit du Canada, plus particulièrement du Québec, mais on peut facilement imaginer la même situation ailleurs. À chaque page, on se rend compte que tant à l’ombre des érables que des palmiers, la bêtise et l’injustice sont universelles.
À l’ombre des érables et des palmiers est un recueil qui fait sourire, rire jaune, sourciller ou grincer des dents.

L’aventure de monsieur Ouaniche
Au marécage de La Rochette, les animaux sont inquiets. Certains paniquent. D’autres ne dorment plus. C’est que, dans la réserve faunique de Pessurtère, l’eau baisse de jour en jour !
Monsieur Ouaniche, un courageux crapaud passionné d’aventures, accepte le défi de trouver la cause de cette catastrophe. Aidé du héron Finepatte, il part en mission pour élucider ce mystère.
L’aventure de Monsieur Ouaniche présente une ribambelle d’animaux, confrontés à des émotions familières aux enfants. Ils vivent des péripéties amusantes qui prouvent la sagesse derrière le dicton L’union fait la force.
Cécile Beaulieu Brousseau met son imagination à l’œuvre pour une bonne cause en créant cette histoire sur le thème de la différence et de l’entraide, en collaboration avec la Maison Réalité de Gatineau. Et que dire des illustrations à couper le souffle de Jérémie Lecompte : un régal pour les yeux des petits… et des grands !
Un fabuleux album pour les enfants âgés de 4 à 6 ans.

Les impuissances
Les impuissances de Brigitte Meloche, recueil de poésie constitué de six parties qui s’appuient sur des références épigraphiques destinées à fournir des indices sur l’histoire d’une femme se rappelant la cruauté d’un homme qu’elle a aimé passionnément, reconstitue certains souvenirs pénibles vécus à ses côtés. Ce récit narratif retrace le parcours d’une amoureuse, mifemme mi-animal, aux prises avec les tourments d’une nécessité incoercible, éprouvée comme on ressent et assume, un fardeau chargé d’orages.
Ce chant poétique est une urgence vivante, une métaphore frémissante qui, malgré le symbole d’une couronne d’épines, se transforme finalement, grâce à Tonatiuh l’enfant astral « aux éclats ocrés qui [l’]a délivrée », en une véritable allégresse associée à une renaissance intérieure.
Ô surprise et ravissement ! Sous prétexte de décrire l’expérience sensorielle d’une bête, qui emprunte la dimension du mythe, la narratrice nous laisse entrevoir, par son usage d’un langage fort imagé, ce que pourrait ressentir toute femme qui s’exprimerait dans le langage singulier de la poétesse.
Les impuissances mélange le référent fictif et l’indication situationnelle, dans une analogie animalière qui nous permet de découvrir, avec un étonnement admiratif, un style d’écriture poétique inédit qui se distingue du magma d’œuvres qui représentent les principales tendances actuelles : grâce à ce qui est dit, et bien formulé, le lectorat découvrira des correspondances offertes comme un cadeau, parce que le discours poétique de Brigitte Meloche s’ouvre sur des significations humaines sous-jacentes.

Dévorés
Dévorés est l’histoire d’un monde dystopique, où un insecte ravageur à l’allure de guêpe terrible dévore tout, poussant l’horreur jusqu’à attaquer les êtres humains. L’enfer sur terre : vie misérable, chaos, désolation sont le lot des survivants, qui de plus, se disputent les denrées restantes. Il existe un espoir : une île sur le lac Ontario pourrait avoir échappé au désastre. Il faudrait bien s’y rendre, mais les risques sont énormes. Jack n’a rien à perdre. Dorénavant seul face à son destin, il échafaude un plan pour gagner le rivage de Main Duck Island. Toutefois, il participera à une aventure risquée où il devra accéder à la ruche dans laquelle les guêpes vivent en état d’hibernation et des humains sont retenus.
Le roman de Charles-Étienne Ferland amène le lecteur dans un monde dantesque où chaque être humain agit pour assurer sa survie. L’auteur écrit dans un style haletant. Le récit est jalonné de rebondissements efficaces, ce qui fait le bonheur du lecteur.
Dévorés est un roman bien ficelé. Une lecture grisante. Frissons assurés.

Celui qui avance avec la mort dans sa poche
Celui qui avance avec la mort dans sa poche nous entraîne dans les méandres d’une enquête policière chargée de résoudre le mystère de l’assassinat de Sophie Plourde, agente d’artistes, venue au renommé Jardin du petit pont de bois à Stanstead avec son mari Pierre-Benoît Lemaire, réputé photographe ornithologique. L’endroit tenu par Irène Roblès, une octogénaire d’origine mexicaine, accueille à la même époque des touristes dont un couple, les Rondeau, Francine et Yvon. Celui-ci, un homme aux pulsions sordides, ne sortira pas indemne de son passage au Jardin du petit pont de bois. Autour de cet endroit gravitent également, en plus de deux immigrées illégales, Eugénie Grondin, une horticultrice, venue travailler en Estrie, ignorante du fait que chaque jour elle côtoie le meurtrier dont Sophie Plourde ne sera que la première victime. Le Jardin du petit pont de bois est devenu le lieu de tous les dangers. L’escouade policière de Sherbrooke n’est pas au bout de ses peines dans sa recherche de la vérité.

Les aventures du pirate Labille, tome 3
À l’abordage, moussaillons ! Voici enfin le retour de Billy, alias le célèbre Pirate Labille. Après un hiver bien mouvementé et une année scolaire interminable, l’été réveille la fibre aventurière du jeune garçon et de ses comparses du quartier : ses fidèles alliés Mains-longues, Pieds-longs et Coup-de-vent, sans oublier Boulet, sa perroquet-chatte, et Cocotte, la perruche de sa mère ! Les jumeaux Julianne et Justin, leur cousin Éliot et même Zoé – leur nouvelle voisine – se joignent à l’équipage. Les pirates refont surface et établissent leur repaire dans le boisé, un petit coin secret à l’abri de Julien et de sa bande de voyous qui sont toujours dans les parages.
L’humour et l’imagination débordante de Mélissa Jacques sont une fois de plus au rendez-vous dans le troisième tome de cette série qui n’a vraiment rien à envier au Pirate des Caraïbes…
Ce roman s’adresse aux enfants âgés de 6 à 9 ans.

La république de l’abîme
La république de l’abîme est l’histoire d’hommes et de femmes vivant dans un État théocratique pour qui le paradis est promis aux croyants, mais la géhenne aux autres. À Tafat, qui signifie la lumière en berbère, survivent trois jeunes chômeurs issus de l’université. Ils veulent comprendre comment un État qui vantait la libre pensée est devenu un régime sacralisant la mort et la renonciation. Où étaient donc les gens quand les idéologues envoilaient les têtes au même titre que leur raison ? Comment le pays des hommes libres, les imazighen, peut-il broyer sa peur dans une lâcheté et un silence affligeants ?
Le récit de Louenas Hassani amène le lecteur à croiser diverses époques où s’épanouissait la tolérance. L’auteur écrit dans l’urgence. Sa voix retentit. Elle fait appel aux Lumières.
La république de l’abîme est un roman essentiel à la compréhension de certaines forces qui s’affrontent dans nos sociétés et dans le monde. En découle une lecture passionnante dont on ressort grandi, en raison de la beauté des mots et de la profondeur des images.
2e prix (ex-aequo) - Prix coup de coeur littéraire Ville de Gatineau 2018

Souffles de cathédrales
Souffles de cathédrales, de Mireille Groleau, se présente sous la forme d’un récit lyrique, écho d’une remontée vers l’Enfance. Pour y parvenir, la poétesse recourt à un discours qui retrace un itinéraire géographique, combien parcouru et refait dans tous les sens, intérieur et extérieur. Le trajet qu’elle effectue est motivé par un drame : sa mère se meurt d’un cancer. Cette odyssée physique et métaphysique – d’où le titre particulièrement évocateur – permet à la narratrice protagoniste de décrire ce qu’elle a juste le temps d’entrevoir, au volant de son « char », et d’exprimer, en termes journaliers, ce qu’elle éprouve devant les paysages qui défilent sous ses yeux et dans le fond de son cœur.
Outre la tragédie profondément vécue par la narratrice, Souffles de cathédrales représente la volonté légitime d’illustrer une forme d’aliénation culturelle d’une communauté linguistique, abandonnée à ses propres ressources, qui a quand même réussi à affirmer sa présence dans le panorama canadien d’expression française.
Finaliste - Prix littéraire Le Droit 2017
Finaliste - Prix du livre d'Ottawa 2018

Le ciel à gagner
Le ciel à gagner témoigne de la désillusion postmoderne, qui met en évidence l’existence de nos contemporains captifs d’une vie professionnelle routinière jusqu’à l’absurdité : sa poésie emprunte une tonalité narrative tantôt cynique, tantôt tragique, riche en images neuves ; emplie d’humour noir, car forte en vérités poignantes et âpres.
Cette œuvre hybride, qui se situe entre le roman et la poésie en prose, met en scène un narrateur profondément ému et perturbé, qui ne semble pas tout à fait survoler la mêlée chaotique, mais qui éprouve plutôt une véritable sympathie, par de mystérieuses affinités, pour la vie insipide que mènent les humains prisonniers d’une société de consommation et de surproductivité.
Témoin de toutes ces détresses feutrées qui tentent d’échapper à la grisaille urbaine, David Ménard propose, dans Le ciel à gagner, par la voix de son narrateur sensible, qui a le regard d’un ange conscient de la difficulté d’être sur terre, un chant qui laisse entrevoir, au bout des peines et des chagrins, une éclaircie qui serait une ode à la vie.
Finaliste - Prix de poésie Le Droit 2017

On n’sait jamais à quoi s’attendre
Le recueil de nouvelles proposé par Hélène Koscielniak nous plonge dans divers univers intimes toujours étonnants et le plus souvent bouleversants. L’auteure, en mettant en scène ses personnages, nous révèle nos petites habitudes, nos préjugés bien ancrés, nos valeurs existentielles. Dans un style élégant et sobre, Hélène Koscielniak nous livre 12 récits écrits avec un brio incontestable.
On ne sait jamais à quoi s’attendre s’adresse à un public large qui s’étonnera devant des situations révélatrices non seulement du désarroi des personnages, mais surtout des travers qui ont cours dans la société actuelle.
Il s’agit d’un recueil tout en nuances. L’auteure donne au lecteur des clefs qui lui permettront de mieux observer les réalités complexes qui l’entourent dans son quotidien. Un livre indispensable pour qui veut saisir le rôle de l’imaginaire qui travaille sur la vie ordinaire transformée en récits étourdissants.
Lauréat - Prix des enseignants de françcais AQPF-ANEL 2018
Lauréat - Prix littérature éclairée du Nord 2018

Madame Adina
Adina Olaru est une diseuse de bonne aventure dont l’excentricité est source de racontars dans le quartier. Lorsqu’une agression la confine dans une chambre d’hôpital, de jeunes voisins se portent volontaires pour s’occuper de ses chats pendant sa convalescence.
Fannie et son frère aîné, Cyril, pénètrent donc dans l’appartement de Mme Adina. Ils y vont de découverte en découverte, apprenant notamment que la vieille dame vient d’une famille aisée. Au fil des jours, la curiosité des enfants les transforme en véritables enquêteurs. Les indices accumulés laissent croire à une agression qui pourrait être liée au passé communiste du pays d’origine de Mme Adina, la Roumanie. Mais qu’est-ce que le communisme vient faire là-dedans ? Au fait, qu’est-ce que le communisme ?
Avec un sujet aussi original, Madame Adina promet d’intéresser les jeunes lecteurs curieux, mordus d’histoire et d’aventures. Alain Cavenne réussit le pari d’instruire, mais avant tout de divertir, grâce à cette enquête palpitante menée par un duo qui n’a pas froid aux yeux.
Ce roman s’adresse aux enfants de 9 à 13 ans.
FInaliste - Prix Champlain 2017

Dans le mortel palace
Dans le mortel palace, de François Baril Pelletier, s’offre comme un hymne à l’univers où le sens de la responsabilité individuelle s’éveille et où s’épanouit l’amour des êtres et des choses.
Dans la continuité de son troisième recueil, Les trésors tamisés, publié aux Éditions L’Interligne, le poète poursuit, avec une cohérence exemplaire, une démarche métaphysique, dans un chant qui lui est propre et qui est unique, dans le corpus poétique franco-ontarien : une admirable tentative de donner un sens à l’existence humaine, de comprendre sa « mystérieuse » signification.
Pour François Baril Pelletier, il existerait une dangereuse organisation, observable dans la genèse même des sociétés dites civilisées, qui s’est acharnée à « contaminer » l’être, jusqu’à lui faire perdre le sens de son origine spirituelle. Aux yeux du poète, une mission est assignée à chaque être humain : recouvrer la conscience du sacré, qui lui permettra de restaurer la Terre, dans son intégrité primordiale. Car le rôle fondamental dévolu à l’humanité spirituelle terrestre consiste à transcender la matière, afin que celle-ci, régénérée par la Beauté née de la présence consciente de l’âme, soit l’image même du ciel. Et, sur les traces prophétiques du visionnaire Arthur Rimbaud, François veut faire en sorte que la Terre soit fête dans le Ciel.
François Baril Pelletier, peintre de formation, se définit comme un artiste engagé, véritable militant d’une quête spirituelle, pour qui l’amour est la seule prière, et pour qui toutes choses, du pétale jusqu’à l’étoile, concourent à ennoblir la famille humaine.

La petite fille qui ne rêvait jamais
Diya Lim nous régale encore une fois de sa plume et de son imagination. Elle nous raconte l’histoire d’une petite fille qui vit seule dans une bibliothèque. Cette fillette sait tout faire : cuisiner, nettoyer, coudre, se soigner et surtout... LIRE ! Un jour, après avoir dévoré tous les livres qui jalonnent son existence, elle se retrouve désœuvrée. Que va-t-elle entreprendre maintenant ? Elle se mettra à écrire, bien sûr ! Or, il lui faudrait de l’imagination pour y parvenir, et elle n’en a point ! Mais un curieux personnage, qui veillera au grain, surgit dans sa vie...
Une bibliothèque abandonnée. Des livres en quantité. Une petite surdouée. Des ingrédients qui promettent d’alimenter l’imagination des enfants ! Lauréate du Prix littéraire Henriette-Major 2011 et finaliste au Prix du livre d’enfant Trillium 2015, Diya Lim raconte de manière simple l’importance de cette faculté complexe à la base de toute création : l’imagination. Au fil de ses nombreuses rencontres en milieu scolaire, l’auteure découvre que beaucoup d’élèves ont de la difficulté à décoller de la réalité et à donner des ailes à leur pensée créative. Elle invente donc cette histoire captivante pour rendre hommage à la fantaisie.

Le monde de Rosemarie
Rosemary Doyle prend plaisir à raconter ses souvenirs de jeunesse. Elle se rappelle la cuisine de sa grand-mère française, où un poêle un peu magique sert à cuire de délicieuses collations, en plus de réchauffer les vêtements couverts de neige ; du grenier de sa grand-mère Margaret aux malles remplies d’objets hétéroclites et surprenants ; de la clinique rurale de son père, au sous-sol de la maison familiale, qui déborde de patients venus de près et de loin ; des anecdotes de sa mère qui avait enseigné dans une même salle aux jeunes de la première à la huitième année.
Par son écriture chaleureuse et conviviale, Rosemary nous fait revivre ses expériences d’enfance : les conversations captivantes en voiture avec son papa qui visite des patients à la campagne, la préparation de petits gâteaux avec sa maman pour une fête scolaire, son émerveillement à l’occasion de Noël…
Finaliste - Prix littéraire Émergence-AAOF 2018

La lumière de l’été n’éclaire pas toujours ce que l’on croit
Ce roman de Michel-Rémi Lafond trace le portrait réaliste de la rencontre de plusieurs générations, dont les trajets s’entrecroisent pour le meilleur ou pour le pire. Le récit se déroule entre le 15 juin et le 15 septembre où se côtoient la jeunesse, la vieillesse, les classes sociales, les amitiés et les amours.
L’œuvre s’adresse à un large public intéressé par l’art, les voyages, la sagesse et la vie intérieure. L’auteur n’hésite pas à forcer les conventions sociales, à mettre en relief les travers des comportements humains et à proposer des réflexions qui nous permettent d’avancer dans notre propre existence.
La lumière de l’été n’éclaire pas toujours ce que l’on croit met en scène plusieurs personnages et intrigues qui nous tiennent en haleine. L’auteur pose des constats essentiels sur les rapports humains. Il invite le lecteur à regarder sa propre vie et à y faire le point, puisque la mort l’attend en fin de parcours. Un livre nécessaire afin de mieux nous ancrer dans une époque qui parfois nous échappe.
1er prix - Prix coup de coeur littéraire Ville de Gatineau 2018

Conjugaison des leurres
Conjugaison des leurres donne forme et densité à un rêve mûri, entre un père à la retraite et une fille à la traite : le projet d’écrire une œuvre commune, où la voix de l’un, avec un accent qui le particularise, se prête aux inflexions de l’autre.
Ce point de rencontre, représentative des préoccupations politiques et intimistes de l’âme franco-ontarienne, permet d’explorer différents thèmes qui constituent la trame de cet échange perpétuel de deux langages originaux, pourtant distincts.
Ces deux poètes, au contraire des complaintes lyriques des scripteurs frappés d’impuissance devant le réel qui les écrase, se proposent d’empoigner le quotidien et d’en extraire la moelle. C’est dans une forme d’ironique allégresse et d’allégorie pragmatique que les désirs enfouis se formulent, les envies de renouveau s’élèvent et se proclament : « [...] la nouvelle démocratie pour un démocrasse renouvelé, le vert pour le brun, et swingue la compagnie. Il ne faut pas oublier de swinguer la bacaisse, dans l’ fond d’une gueule de bois. Si c’est le temps d’une dinde, je comprends mal la farce, et le réveillon me donne une indigestion politique. »
Tina Charlebois, forte de trois recueils de poésie et de quelques prix – Prix littéraire Le Droit, en 2015 ; prix Trillium et Prix littéraire Le Droit, en 2007 –, s’emploie à explorer la beauté de la langue, afin de s’abreuver, toujours davantage, à sa source vivante.

Lady Boomerang
Le premier roman de Marie-Léontine Tsibinda révèle une conteuse hors pair, au style coloré empreint de poésie. Le chant tient un rôle prépondérant dans la trame narrative. L’histoire est pleine de rebondissements, pour le grand bonheur du lecteur. L’écrivaine est bien ancrée dans la réalité, d’où elle tire néanmoins des personnages remarquables.
Lady Boomerang livre un récit fascinant à un vaste public, qui goûtera le rythme pétillant de la lecture pour son originalité, où s’entrecroisent des mondes de désirs, de secrets, d’amour et de haine.
Lady Boomerang est magistralement écrit. S’y entremêlent la magie, le fantastique et le surréel. Un livre à découvrir servi par une auteure talentueuse qui sait nous transporter par ses dialogues savoureux.

L’autre bout du monde, tome 3
Le troisième volet des récits de voyage de Paul Savoie, L’autre bout du monde : Se frayer un chemin, décrit un long cheminement vers un territoire extérieur et un monde intérieur. Du coup, on y explore les dimensions et les possibilités infinies de la planète. Puisque tout se passe en Asie, chaque lecteur pourra se laisser glisser dans l’exotisme du texte, la beauté et la profondeur des gens que l’auteur y a rencontrés, ainsi que la sensualité des paysages.
La suite du tome 2 : Trois temples s’adresse à un large public. Il pourra apprécier les joies et les aléas du voyage, saisir les moments de méditation du narrateur, participer aux déplacements dans un pays méconnu. Paul Savoie aime les Philippines et il nous invite généreusement à savourer des moments de bonheur qu’il partage en toute simplicité.
Bref, Se frayer un chemin, rempli de douceur et de tendresse, mène encore le lectorat de Paul Savoie à l’autre bout du monde. L’écrivain incite le lecteur à se revisiter en même temps qu’il lui ouvre une fenêtre sur les Philippines. Un beau livre d’un écrivain élégant et respectueux de l’Autre et des autres cultures.

Le deuil tardif des camélias
Le roman de Daniel Leblanc-Poirier nous révèle le portrait décapant d’une génération nihiliste. Ce récit met en scène une jeunesse désœuvrée composant avec le chaos frénétique de son existence. Ce sont des étudiants qui ont quitté le foyer familial, mais qui n’ont pas réussi encore à fonder un foyer à eux.
Le roman s’adresse à un public large souhaitant plonger dans le vide intérieur qui caractérise cette jeunesse. L’auteur se livre à une étonnante déconstruction des barrières psychologiques et des conventions sociales. Dans un style haletant, il nous révèle crûment le monde intérieur d’êtres humains qui nourrissent une quête qui ne s’avère finalement qu’une fuite.
Le deuil tardif des camélias est un roman abrasif. L’auteur incite le lecteur à se questionner sur son propre destin et sur le vide qu’il peut trouver sur son chemin. Un livre primordial pour qui veut saisir la jeune génération qui s’étourdit dans une incontournable frénésie.

Magalie enquête
Revenant avec les personnages de ses trois ouvrages précédents, Carole Dion use de sa plume prolifique et de son imagination débordante et captivante pour nous emmener, avec Magalie, son héroïne de prédilection, dans une aventure aux péripéties multiples et inextricables.
Un travail scolaire de Magalie et William, son ami d’enfance, débute dans le bureau du chef de police et se transforme en une enquête policière qui nous tient en haleine d’un bout à l’autre de l’histoire.
Au cours d’une entrevue dans le bureau du directeur de police, un appel met tout en branle. Un cadavre dans une baignoire, puis une femme disparue, suffisent à entraîner la curieuse Magalie sur des pistes inconnues et terriblement dangereuses.
Entrée par effraction dans la maison du meurtrier probable, notre héroïne téméraire se fait surprendre et passe à un doigt de devenir elle-même victime.
Va-t-elle s’en sortir saine et sauve ? Seul monsieur Barbeau, le présumé assassin, en décidera !

Le gardien du phare et la sirène
Le premier roman de Gilles Grenier révèle des personnages attachants et charmants. L’histoire se déroule dans des lieux pittoresques. L’auteur nous offre un splendide roman sentimental bien assaisonné d’un mélange de suspens et de mystères qui tient le lecteur en haleine.
Il s’agit d’un récit séduisant qu’un vaste public appréciera pour sa prose d’une tendresse rafraîchissante et pour la magie onirique, qui nous guide vers un univers à découvrir absolument.
Le gardien du phare et la sirène est l’œuvre divertissante et inspirante d’un nouvel auteur qui, sans prétention, gratifie ses lecteurs d’un cadeau littéraire digne de contribuer au plaisir et au divertissement de chacun. Un livre indispensable pour qui s’interroge sur la vie et la mort.
Finaliste - Prix Québec-Ontario 2017

le souffle des dragons
« depuis des années le dragon du quartier
cache des vers sous son matelas comme sa mère cachait de l’argent
pour acheter des œufs et du beurre »
Cet extrait de l’œuvre poétique le souffle des dragons, de Michel Dallaire, reflète une dimension importante aux yeux de l’auteur. Celui-ci porte un regard tendre et lucide sur l’expérience quotidienne. Quelques mots, immédiatement assimilables, lui suffisent pour créer une atmosphère particulière, à la fois onirique et pragmatique, qui est unique dans la littérature poétique franco-ontarienne. La démarche du poète s’accompagne d’une mélancolie riche en sentiments, alimentant son écriture qui recense à l’envi ce qui peut être perçu dans le spectacle du quotidien, et qui lui confère un caractère universel : ce qui est à la portée de tout un chacun, parce qu’il est senti par un véritable poète, résume le sens de la condition humaine. Le recueil de poésie gravite autour d’un thème fondateur récurrent : d’une part, la crainte obsessionnelle de couler dans une forme de nostalgie, la peur de sombrer dans le chaos ; d’autre part, le sentiment angoissant de l’innocence juvénile perdue. Dallaire a émaillé cette thématique d’une critique sociale pertinente. le souffle des dragons, suite poétique homogène, atteste l’émergence d’une conscience individuelle, sans jamais se complaire dans le discours dé- risoire du « déshérité » de la terre, qui s’imagine reproduire la triste volonté d’une communauté aliénée. Au contraire, cette conscience du narrateur, qui se confond avec celle du poète, s’emploie à reconstituer la signification secrète de l’expérience humaine, dans son aspect le plus intime.

À l’aube du destin de Florence
Karine Perron entame sa carrière d’écrivain avec ce premier roman. Elle a choisi d’entremêler réalité et fiction avec brio dans un récit plein d’émotions, d’humour et de suspense.
Son héroïne, Florence, effectue sa rentrée à l’école. Au cours de l’été, sa meilleure amie Marianne est partie en Floride et elle doit affronter seule une nouvelle année scolaire avec la peur au ventre. Comment évitera-t-elle les mauvaises plaisanteries d’Alex et de sa bande sans la complicité de Marianne ?
Heureusement pour elle, dès les premiers jours de classe une nouvelle amitié se développe avec Mélanie jusqu’à ce qu’Amélie, la fille la plus populaire de l’école, demande à Florence de se joindre à sa clique. Sa nouvelle relation avec Mélanie est entachée par les manœuvres d’Amélie, mettant Florence dans l’embarras. Elle doit donc prendre des décisions importantes : choisir entre la notoriété et l’amitié.
De plus, de nouveaux voisins viennent d’emménager dans la maison voisine et Florence découvre à la fenêtre un jeune homme de son âge, Antoine. Il semble avoir investi la chambre en face de la sienne. Ce voisin beau et mystérieux se fera de plus en plus présent. Toutefois, au fil des jours, Florence découvre qu’un étrange secret plane autour de son voisin Antoine.
Toutes ces nouveautés la transportent loin de sa mélancolie et tant de choses arrivent en si peu de temps. Pourtant, le destin n’a pas oublié Florence, car il lui réserve bien des surprises…
Lauréat - Prix littéraire ÉMERGENCE-AAOF 2018

Le petit Abram
Le roman de Philippe Simard, Le petit Abram, trace un portrait touchant et dur de la vie dans une société rongée par la misère chronique et la soumission aveugle à la tradition. La naïveté du jeune Abram, son amour inconditionnel pour Zaéma, sa grande lucidité et sa révolte tranquille font du narrateur un personnage attachant. L’auteur a trouvé une forme d’écriture qui permet au lecteur de s’immiscer dans l’intimité d’un rêveur qui connaît les dangers de l’exil.
Le roman s’adresse à un très large public qui saura apprécier le roman organisé comme un journal d’adolescent, lieu de dévoilement d’un monde intérieur riche et tragique. Philippe Simard réussit à nous amener dans l’universel par la création d’une histoire qui pourrait relever du mythe, dans son sens le plus noble.
Le petit Abram est un roman éclatant de beauté et de réalisme. L’auteur porte le lecteur à réfléchir sur les grands enjeux contemporains autour de la migration, qu’elle soit la conséquence de la guerre ou encore de la pauvreté séculaire. Un livre indispensable pour comprendre ces questions de l’intérieur.
Lauréat - Prix littéraire Le Droit 2017

Peau
Le 2 septembre 1999, Paul Picard conduit sa voiture en direction de l’hôpital. Sa femme, Francine, est sur le point d’accoucher de leur deuxième enfant. Catherine, leur fille de six ans, est assise sur la banquette arrière avec son toutou, George la girafe. Un accident vient tout changer et propulse les membres de la famille dans des univers fantasmagoriques incompatibles. Quinze ans plus tard, Catherine, devenue adulte, enceinte à son tour, doit retourner chez ses parents pour affronter ses peurs. Par l’écriture, le jeu et la cinématographie, Marie-Claire Marcotte explore les blessures de l’âme, qu’elle tente d’éclairer avec autant d’humour que possible. Son texte puissant met à l’avant-plan la tentative de résilience et le désir de vivre.
Finaliste - Prix Québec-Ontario 2017

Zizanie dans l’armoire
Pour son deuxième album illustré, Cécile Beaulieu Brousseau est descendue de l’arc-en-ciel de ses petits elfes voyelles pour entrer dans les secrets d’une ancienne armoire à linge animée. Dans un chalet aux meubles familiaux datant de la première moitié du 20e siècle, une petite nappe de dentelle, crochetée à la main, est déposée par erreur sur la tablette d’un couvre-lit de satin gonflé d’ouate et d’orgueil. La zizanie éclate dans l’armoire. Napie, toute douce et gentille, tente tant bien que mal de résister à l’intimidation exercée par monsieur DuVêt. Il s’ensuit une aventure amusante où les péripéties vécues par les deux personnages les entraînent vers un virage de situation aussi imprévu que rigolo.
Cette histoire originale sort de l’imagination fertile, débordante de fantaisie, d’une auteure dont l’enfance fut meublée des objets anciens de la ferme de ses vacances. Sa création littéraire, entièrement originale, donne lieu à un conte amusant, une excellente invitation aux parents à parler d’intimidation avec leurs jeunes enfants. Elle constitue une anecdote qui procurera de doux souvenirs aux grands-parents, à transmettre à leurs petits-enfants.
Finaliste - Prix littéraire Le Droit 2016

Le mystère des billes d’or
Sur une planète lointaine, vit une colonie de robots, tout comme les humains abondent sur la Terre. Un couple de robots qui s’aiment tendrement décide de fonder une famille. Afin de fabriquer des bébés robots, le robot mâle doit transférer des billes d’or de sa boîte dans celle du robot femelle. Hélas ! Lorsqu’il ouvre sa boîte, il s’aperçoit qu’elle est vide… point de billes d’or !
Le couple éploré accepte avec joie les billes d’un robot donneur par l’entremise du docteur Poupon. Et maintenant, pour leur grand bonheur, quatre petits robots roulent allègrement autour d’eux dans la maison.
Racontée avec subtilité et adresse, cette petite histoire didactique sur l’infertilité s’adresse aux enfants de quatre à six ans.
Bardé de diplômes – droit civil/common law à l’Université McGill, Programme international à l’Institut d’études politiques de Paris et bac ès arts à l’Université McGill –, Jules Asselin dévoile dans ce récit tout en finesse littéraire et subtilité avant-gardiste comment l’on peut résoudre des problèmes d’infertilité.
Finaliste - Prix littéraire du Gouverneur général 2016

La coureuse des vents
Le premier roman de Louenas Hassani est une véritable lumière dans le contexte du retour des religions dans l’espace public et plus précisément d’un Islam politique mondialisé qui infiltre les sociétés laïques et séculières, et remet en cause jusqu’à la plus simple des expressions humaines. Louenas Hassani possède une éblouissante écriture à mi-chemin entre la poésie et le roman. Ce roman s’adresse à un public large qui souhaite comprendre le monde actuel devant des tragédies qui se déroulent sous nos yeux. Cette œuvre redéfinit les frontières pour mieux les abolir ; elle rappelle la fragilité de la condition humaine ; elle célèbre l’altérité et le bonheur. Vous lirez un ouvrage qui prend ses distances par rapport aux clichés orientalistes.
La coureuse des vents est un roman d’une grande beauté et d’une grande sensibilité. Un livre essentiel qui rappelle que vivre ensemble, dans la paix, est une valeur fondamentale à rechercher. Il nous ramène aussi à l’origine du hidjab.
Finaliste - Prix Québec-Ontario 2017

À l’épicentre de l’éternité
À l’épicentre de l’éternité, de José Claer, est une œuvre poétique dont le thème essentiel audacieux envisage l’ici et maintenant telle une urgence à lire l’univers comme s’il s’agissait d’une tornade ou, en langage hyperbolique, d’un milk shake aux fraises. Au dire du poète, qui s’employait à s’occuper pendant ses « nuits blanches qui ne fermaient pas à clef », son recueil s’adresse aux amoureux des mots qui souhaitent vivre l’émerveillement ineffable de l’existence et parvenir, grâce à la magie incantatoire d’une parole libérée des clichés et des poncifs d’une époque sclérosée, à transgresser les limites imposées par une structure sociale insensible à la « différence ». Car, il convient de le reconnaître, le « je » de l’écriture porte sur l’ambiguïté d’une adolescente métamorphosée, phénomène physiologique dû à la transsexualité, en un homme qui, désormais, refuse de passer sa vie à se sentir un imposteur, comme le chevalier d’Éon. À l’épicentre de l’éternité n’est pas une œuvre de fiction, mais un témoignage sincère d’une expérience intérieure qui s’inscrit parfaitement dans un discours idéologique postmoderne qui tend vers la reconnaissance des grandes constances de l’humanité en marche vers elle-même, vers un plus-être.

Les voyages de Caroline
Rosemary Doyle prend plaisir à transmettre, par le biais de son écriture, ses connaissances sur les cultures étrangères. Elle fait participer son héroïne Caroline, âgée de neuf ans, à une fiesta mexicaine organisée par son école, où avec ses copains et copines, ils se partagent des enchiladas et font éclater des piñatas, ainsi qu’à un dîner chez une amie grecque qu’elle vient de rencontrer, où elle se dévoue à manger des mets qu’elle ne connaît pas, mais desquels elle se régale finalement.
En outre, elle raconte avec humour les attentes de Caroline qui, invitée par sa correspondante brésilienne, part la retrouver avec ses parents à Rio de Janeiro en plein cœur du carnaval. Elle y admire : les chars allégoriques, les costumes pailletés et rutilants, les chants, les danses endiablées, les feux d’artifice et la langue portugaise qui sonne drôlement à ses oreilles, ainsi que la statue du Christ Rédempteur qui trône à bras ouverts sur le rocher mythique de Rio.

La Grande Illusion
Le roman de Stéphanie Corriveau brosse superbement le portrait d’une génération obsédée par les jeux de rôles. Son récit, mettant en scène V. et quelques personnages en orbite autour d’elle, est douloureusement amusant. La culpabilité n’est jamais loin, mais elle est camouflée par la dimension ludique qui a pris une tournure maladive.
Le roman s’adresse à un public large qui aime à réfléchir à partir d’une structure narrative organisée comme une œuvre des arts visuels. L’auteure s’applique, dans une prose bien ciselée, à nous dévoiler le monde intérieur de V. Elle s’approprie une manière de vivre qui tutoie l’anomie. L’auteure nous propose un antidote puissant qui ne peut que ramener à la vie réelle.
La Grande Illusion est un roman éblouissant, qui entraîne le lecteur dans un jeu où la fiction et la réalité deviennent indissociables. Il s’agit d’un livre incontournable pour qui veut comprendre la génération des trentenaires.
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