En 1952, Léo-Rhéal Bertrand, dit le Tuxedo Kid, est condamné pour le meurtre de sa deuxième épouse, Dolorosa Trépanier, plus de quinze ans après avoir été acquitté de celui de sa première, Rose-Anna Asselin. Tuxedo Kid, mon amour revisite ce premier mariage de la perspective de Rose-Anna, victime oubliée dont il ne subsiste pas même une photo. Ce roman s’inspire librement de son histoire.
Dans la carcasse de la voiture où elle a rendu son dernier souffle au fond du lac Saint-François, Rose-Anna attend « la mort après la mort », espérant le retour de Léo-Rhéal Bertrand, l’homme de sa vie et son meurtrier. Elle se remémore les événements qui l’ont menée à sa perte: le décès de sa mère peu après sa venue au monde, son enfance auprès de sa tante et de son oncle fou obsédé par l’histoire de Rose Latulippe, sa rencontre ardente avec Bertrand, sa vie conjugale difficile avec lui à Ottawa et la naissance de leur fille. Rose-Anna parvient à faire la lumière sur le leurre houleux qu’a été son amour pour Bertrand et les circonstances particulières entourant sa propre mort et celle de Dolorosa Trépanier, la seconde épouse et victime de Bertrand, avec qui elle partage désormais « le même châtiment à deux têtes ».
Roman poétique autant qu’historique, ce nouvel opus de David Ménard clôt une trilogie consacrée à des figures de femmes historiques occultées par leur propre légende.
Originaire de l’Est ontarien, David Ménard a fait paraître deux romans et quatre recueils de poésie, dont Neuvaine (prix de poésie Trillium), Poupée de rouille et L’aurore martyrise l’enfant.
L’eau m’effraie au plus haut point. Je te l’ai pourtant déjà dit. Femme de terre, je suis.
L’eau… Je ne lui connais que des ravages. Les inondations au printemps ruinant routes et maisons, les pluies diluviennes anéantissant les récoltes en plein été et leur absence qui cause les sécheresses.
L’eau… Un mystère qui m’échappe, qui m’horrifie autant que la vermine importune que mon oncle noie dans un immense baril au bout du jardin.
Je te demande de faire vite demi-tour au bout du quai et me recouvre la tête du châle de ma tante.